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lundi 5 mars 2012

Tendre anglaise : le cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates

Il y a des livres dont on entend parler, voire qu'on offre sans jamais trouver le temps ou l'envie de les lire. Et puis un jour, l'envie revient, et on plonge, très heureusement.
Miss Juliet Ashton, jeune auteure d'une chronique à succès durant la guerre, qui a fait oublier quelques minutes chaque semaine aux Londoniens le blitz et les souffrances de la guerre, entre en correspondance avec un habitant de Guernesey par l'entremise d'un de ses anciens livres. Alors qu'elle est en panne d'inspiration, se dépêtrant tant bien que mal avec un succès retentissant mais usant, elle découvre un cercle littéraire étonnant : "le cercle des amateurs de littérature et de tourtes aux épluchures de patates de Guernesey" (je suppose que le nom complet avait du mal à tenir sur la couverture d'un livre, d'où sa légère réduction à la cuisson). A travers une correspondance dont Juliet est le centre, mais qui comporte des dizaines d'intervenants, c'est l'histoire de l'île de Guernesey pendant l'Occupation qui se dessine.
Délicieux ! Je parle du roman, moins de la tourte aux épluchures de patates, qui de l'avis même des membres du cercle littéraire était un plat de circonstance (dramatiques, les circonstances). D'abord parce qu'il mêle la littérature, l'humour et l'Histoire avec délicatesse, et que j'adore l'humour anglais quand il ne tourne pas au non-sens, que j'adore la manière de certains Anglais de truffer leurs romans de références littéraires (mais sur ce plan Jasper Fforde est imbattable), et que j'adore l'Histoire en général. Ensuite, parce que l'angle d'attaque est original à deux titres : il s'agit en effet de faire découvrir aux Anglais ce qu'ils n'ont pas connu (mais nous si...), l'Occupation des Allemands pendant la seconde guerre mondiale, sans pourtant faire passer au second plan les souffrances des bombardements subies par l'Angleterre et le rationnement ; d'autre part, de construire l'intrigue anglo-normande autour d'une absente, une figure à la fois lointaine et pourtant toujours présente.
Enfin, parce que l'Angleterre littéraire, c'est décidément très bon. Mais il faut savoir apprécier un brin de romantisme, se faire à l'idée que l'histoire se terminera par un mariage (of course), et se laisser entraîner au fil de cette correspondance tendre et chaleureuse.

1 commentaire:

dasola a dit…

Rebonjour, c'est surtout un roman qui donne envie d'aller visiter Guernesey. Il faut noter que les deux écrivains ne font mention à aucun moment (au moins une allusion) à la maison où vécurent Victor Hugo et sa famille. Bonne après-midi.