Durant plus de trente ans Patrick O’Brian, écrivain anglais pur sucre au pseudonyme irlandais, donna vie aux aux aventures du fameux capitaine Aubrey, dont les péripéties font désormais figure de grand classique de la littérature maritime. Fortement inspiré d’un personnage historique, Lord Thomas Cochrane, Jack Aubrey est toujours accompagné de son grand ami Stéphane Maturin, médecin et agent secret pour le compte de la couronne britannique. Ensemble, ils sillonnent les mers du globe, chassant tantôt les Français hors de l’océan indien, tantôt mettant à mal le commerce espagnol en Méditerranée, ou bien encore s’illustrant par de multiples prises de guerre.
Ce premier volume des aventures de Jack Aubrey publié chez Omnibus comprend les trois romans initiaux du cycle (“Maître à bord”, “Capitaine de vaisseau”, “La Sophie” et “Expédition à l’île Maurice), il est centré sur l’ascension difficile mais remarquable de ce jeune lieutenant de vaisseau, qui finira par devenir l’un des plus fameux personnages de la navy. Aux côtés de C.S. Forester et d’Alexander Kent, Patrick O’Brian est considéré comme l’un des plus grands écrivains de littérature maritime, sa reconnaissance fut relativement tardive, notamment en France, mais il connut un important succès à partir des années 80 et son oeuvre fut immensément saluée aux Etats-Unis et au Royaume-Unis ; elle donna lieu en 2003 à une adaptation cinématographique de qualité avec le film “Master and commander”.
Ce qui tranche par rapport au travail de ses homologues, c’est l’incroyable souci de véracité historique qui transpire à travers chaque page des romans de Patrick O’Brian, au point que son oeuvre, de par son authenticité, a quasiment valeur documentaire. Le récit est évidemment émaillé de nombreux termes techniques et l’auteur connaît son sujet sur le bout des doigts, aussi bien en matière de voile que de politique, mais il parvient également à retranscrire la vie à bord des bateaux de la royal navy avec une intensité rarement atteinte et un grand sens du détail. C’est la raison pour laquelle ses romans sont à la fois passionnants, mais également assez difficiles d’accès pour les néophytes ; en saisir toute la portée nécessite à la fois un important bagage historique, mais également de bonnes connaissances en matière de voile et de navigation (ainsi que la capacité de faire abstraction de tout chauvinisme, car les Français sont rarement à l’honneur dans les romans d’O’Brian). Autant dire que les débutants auront tout intérêt à s’initier au genre par un auteur plus accessible comme C.S. Forester. D’autant plus qu’O’Brian a une fâcheuse tendance à user, voire abuser, de l'ellipse narrative. Pour les autres, c’est à dire les lecteurs passionnés par la mer et la voile, les aventures de Jack Aubrey sont un passage incontournable.
4 commentaires:
Eh bien, heureusement que l'une de mes nombreuses tentatives au CAPES d'histoire-géographie comportait comme sujet "La mer au 18e siècle en Europe", et qu'il me semble avoir quelques cours dans un vieux carton... Et surtout, je garde en mémoire l'étincelante visite du musée de la marine par M. Boudriot, l'homme qui connait le mieux le vaisseau de 74 canons, d'une érudition et d'une gentillesse extraordinaires.
D'ailleurs, je ne suis pas la seule à le dire : http://www.ancre.fr/vaisso02.htm
Une somme certainement, mais c'est pas donné.
Heureusement, la collection Omnibus a pensé à mettre les schémas des principaux gréements. Si tu sais déjà distinguer bâbord et tribord tu devrais pouvoir t'en sortir.
Bouahhh, sans problèmes... du moment qu'on ne me demande pas de tenir la barre ou pire, de larguer la grand'voile !
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