Un indien l’avait bien mis en garde, et lui avait bien donné quelques conseils. Seulement voilà, l’homme, qu’on devine prospecteur, est pressé de rejoindre le campement principal et se moque du froid qu’il croit connaître. Pas de souci, il est bien vêtu et fera du feu sur la route. Seulement voilà, construire un feu dans la neige, par moins quelque chose à vous glacer sur place, c’est compliqué. Même dans une forêt. Et obsédé par le froid, on en oublie vite quelques règles élémentaires...
Pas une bulle de dialogue, des encadrés de texte minimaux. Du noir, du blanc, un peu de gris et de beige. Un paysage monotone et sans point de repère. Un homme, un chien-loup et la fugace flamme rougeoyante du feu. Voilà ce qui pourrait résumer la bande dessinée que Christophe Chabouté a tiré de cette nouvelle glacée. C’est sans compter le cadrage des cases, les expressions de l’homme, un voile de bleu ça et là, bref tout un infini de détails qui font monter l’angoisse avant même que le personnage ne la ressente, qui nous amène à sentir ce froid atroce, et puis la peur panique de l’engourdissement fatal.
Chabouté remplit sa bande dessinée du plus immobile de ses personnages, une nature congelée mais implacable, engloutissant celui qui la défie et qui ne tient pas compte d’elle. Une fable, peut-être. Une magnifique bande dessinée au service d’un très grand texte, à n’en pas douter.
1 commentaire:
Arf, moi Jack London ça me rappelle trop mon enfance. Je m'en vais donc l'acheter pour mon nouveau CDI.
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