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mercredi 26 février 2020

3000 façons de dire je t'aime, de Marie-Aude Murail

Quand on prend en main un livre de Marie-Aude Murail, on a peu de chance d'être déçue. J'ai fait l'expérience plusieurs fois avec bonheur, la dernière n'échappe pas à la règle.

C'est l'histoire de trois collégiens qui, après une sortie pour aller voir Dom Juan au théâtre, ressortent éblouis par la scène, vont s'inscrire l'année d'après au club de théâtre du collège, animée par une professeure de français accro aux histoires tragiques, qui leur fait jouer Roméo et Juliette, et dont la première représentation leur laissa comme un goût d'inachevé.
Fin du premier acte.

C'est l'histoire de trois jeunes gens qui se retrouvent au cours du conservatoire d'art dramatique d'Orléans. Deux garçons et une jeune fille qui veulent aller au bout de leur rêve malgré la dèche, les parents, la classe prépa, qui apprennent à vivre leurs émotions et à les partager, maladroitement, mais ensemble, dans un drôle de trio : Chloé la timide, Bastien le paresseux, Neville le taiseux. Face à eux, le vieux Janseon décèle rapidement le talent de Neville, et s'acharne à le faire éclore, vite, avec l'aide des deux autres compères. Chacun petit à petit se dévoile, se met à nu, pour mieux endosser les costumes des grands rôles du répertoire.
Tout y est : l'amour sans mièvrerie, la vie sans pathos, le quotidien sans grisaille, mais aussi le théâtre avec ses lumières, la splendeur des sentiments déchaînés mais petit à petit contrôlés.
Les actes s'enchaînent...
 
Et nous, lecteurs, je devrais dire spectateurs, que nous reste-t-il ? Une folle envie de continuer jusqu'au bout, de ne pas arrêter pourtant, de retenir les dernières pages, parce qu'on sait qu'on a plongé dans la littérature de jeunesse et que tout ça finira, hélas, et bien en plus, que cette histoire manque un peu de tragique à la fin, mais enfin on est bien contente quand même pour nos héros, de les laisser entre de bonnes mains, les leurs, pour construire leur vie...
Rideau !

Voilà, c'est à peine plus long qu'une pièce de théâtre, avec l'ombre de Gérard Philippe en dieu tutélaire et distant dans ses meilleurs rôles. C'est si court. Heureusement, Marie-Aude Murail nous laisse bien d'autres trésors à découvrir ! et puis...

Pas besoin de trois mille façons pour le dire
Madame Murail, j'adore entre tout vous lire

1 commentaire:

Emmanuel a dit…

Voilà qui m'a l'air d'être une recommandation de premier plan... hop, dans la besace.