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samedi 11 janvier 2020

Aussi loin que possible, d'Éric Pessan

Quand on est professeure-documentaliste, pour recommander des livres à nos chers élèves et qu'ils nous les empruntent à la fin, pas de mystère : ils faut les avoir lus avant. J'ai bien tenté le coup avec les quatrièmes de couverture et les résumés de Babelio (merci à la communauté des lecteurs en passant...), ils le savent, ils le sentent, je n'ai pas lu le bouquin... et il me reste sur les bras.
Donc, je me suis mise à la littérature jeunesse, moi qui aime depuis toujours les documentaires d'histoire en mode pavé, les romans historiques de haute tenue (et Jaworski qui ne sort toujours pas son dernier tome des Rois du monde...) ou encore la science-fiction casse-tête (à qui la faute, hein ?). Bref, il faut savoir se sacrifier pour son métier.

Mais en fait, la littérature de jeunesse est pleine de magnifiques livres, quand les auteurs prennent leur public et leur art au sérieux !
C'est le cas d'Éric Pessan.
J'ai commencé par un OVNI difficile à classer dans une catégorie. Aussi loin que possible raconte l'histoire de deux collégiens qui, un matin, trainent les pieds pour entrer au collège, se lancent un défi du genre "le premier qui arrive à la grille", et puis passent devant sans s'arrêter, et puis continuent, continuent...
Dans le road movie qui s'ensuit, toujours à petite foulée, sans faiblir, on découvre leur vie à tous les deux, un peu merdique, il faut bien le dire, leur rage de vivre, leurs désirs irréalistes de bonheur simple.
C'est un récit à la fois très simple et très complexe, une belle écriture qui nous emporte loin, aussi loin que possible.


Et Éric Pessan peut nous emmener très, très loin, car dans un autre roman, Dans la forêt de Hokkaïdo, il nous fait partager les rêves ou plutôt les cauchemars d'une adolescente qui rêve qu'elle est un petit enfant japonais perdu dans la forêt de Hokkaïdo, et qui se rend compte que ce petit garçon existe, et que ses cauchemars à elle sont sa réalité à lui. Entre thriller et fantastique, voilà un roman qui nous tient en haleine et fait monter l'angoisse, tout en finesse et avec une économie de moyens remarquable.



Le seul problème de ces petits bijoux, c'est justement qu'ils sont petits, tout courts, et qu'on n'en a jamais assez. Mais si vous n'avez pas peur de la frustration, alors n'hésitez pas, lisez et faites lire !



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Yes,lisons,rêvons!!

Emmanuel a dit…

Je ne connais pas, mais je note la suggestion avec empressement.