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jeudi 18 juin 2020

Classique argentin : Le tunnel, d'Ernesto Sabato

C’est un petit livre d’à peine cent cinquante pages, qui ressemble à un polar mais qui cache en réalité un roman sombre et désespéré sur la solitude, l’impossibilité de communiquer et la folie d’aimer. J’en vois déjà qui ricanent en rétorquant qu’il s’agit là d’une tautologie et qu’aimer c’est forcément souffrir, que depuis l’aube des temps les poètes et les philosophes essaient de résoudre cette insoluble équation. Oui mais voilà, cette fois le sujet n’est pas tant le meurtre passionnel, que les mécanismes qui conduisent à sombrer dans la folie de manière irrémédiable. Et ce faisant, Ernesto Sabato pose une question essentielle : tout amour obsessionnel est-il synonyme de folie ?



Le roman se déroule dans le Buenos Aires des années cinquante. Juan Pablo Castel est peintre. Son talent est reconnu de tous et la critique se bouscule pour le couvrir de louanges. Il enchaîne les mondanités et les vernissages, sans jamais pourtant y trouver matière à satisfaction. Les éloges le laissent de marbre car il n’y voit que flagornerie et méconnaissance de la nature profonde de son oeuvre. Jusqu’au jour où il rencontre la belle Maria. Ce n’est pas tant sa beauté qui le séduit, que la manière dont elle regarde l’un de ses tableaux, semblant saisir instinctivement dans un détail le message que le peintre a voulu transmettre. Castel sent qu’une profonde communication s’établit entre eux alors même qu’ils n’ont pas échangé la moindre parole. La jeune femme devient pour lui une obsession, il veut la revoir, lui parler, lui demander pourquoi elle semble avoir été saisie par son tableau. Lui sait qu’elle est la seule à pouvoir le comprendre, lui sait que leurs deux solitudes peuvent se rencontrer.  Alors il la cherche désespérément, erre dans Buenos Aires dans l’espoir de l’apercevoir…. et le miracle se produit. Alors qu’il n’espérait plus rien il croise à nouveau son regard au détour d’une rue. Une peu effrayée, la jeune femme finit par céder à la cour de son prétendant, sans lui cacher pour autant qu’elle est déjà mariée à un homme atteint de cécité. Lentement leur amour se construit, devient plus fort et, pour Castel, plus exclusif. Mais au lieu de s’épanouir et de se consolider avec le temps, cet amour devient source de mal-être et de frustration pour le peintre. Son amante semble garder une part de mystère et d'inaccessibilité, la fusion totale qu’il espérait se refuse à lui, il doute, jalouse tout ce qu’elle garde de secret, les autres hommes qui font partie de sa vie depuis bien plus longtemps que lui. Rien ne semble le réconforter ou le rassurer et tout est sujet à dispute ou au soupçon. Dans l’esprit de Castel, Maria ne cesse de mentir, de simuler (le plaisir ou l’amour), rien n’est jamais assez vrai pour lui à mesure qu’il sombre dans la folie.



Ce qui frappe le lecteur à la lecture du Tunnel, c’est son incroyable modernité, son intemporalité pourrait-on dire, marqueur indiscutable et essentiel des oeuvres littéraires majeures, alors même que le roman a été écrit il y a près de soixante dix ans. Cette modernité tient à un élément essentiel, contrairement aux oeuvres qui ont émaillé l’histoire de la littérature, Le Tunnel ne raconte pas l’histoire d’un amour contrarié comme celui de Roméo et Juliette ou bien encore Cyrano de Bergerac. Ce ne sont pas des contraintes externes qui empêchent cet amour de s’épanouir, mais bel et bien un désir d’absolu résolument impossible à atteindre et qui porte en lui les germes d’un drame prédestiné. Au centre de ce maelstrom émotionnel, une question essentielle, celle que deux êtres qui s’aiment ne parviennent pas toujours à résoudre : la confiance dans l’amour de l’autre. Si l’on cherche aux racines les plus lointaines de ce questionnement, on retrouve le vieux mythe d’Eros et de Psyché. Dans ce récit mythologique la belle Psyché, dont Eros est tombé amoureux malgré les commandements d’Aphrodite, ne réussit pas à s’abandonner complètement à cet amour car son amant lui a interdit de contempler son visage. Taraudée par le désir de savoir et finalement par le manque de confiance qu’elle est capable de lui accorder, Psyché rompt sa promesse et tente d’observer au coeur de la nuit le visage de celui qu’elle aime. Las une goutte brûlante de sa lampe à huile réveille Eros, qui déçu quitte la jeune femme. Le tunnel est en quelque sorte une variation de ce mythe intemporel et n’est pas sans rappeler une phrase de Paul Valéry, que je livre ici à votre sagacité :



“Aimer passionnément, c’est vivre et mourir d’un pari infernal 

que l’on fait et refait nuit et jour quant-à l’état réel de l’âme d’un autre”


A travers ce manque total de confiance envers Maria, c’est toute la solitude psychique et émotionnelle de Castel qui transparaît, mais aussi leur grande incapacité à communiquer alors même qu’au début de leur rencontre ils ressentaient une grande proximité physique et mentale. C’est au creux de cette incompréhension, bien au-delà des mots, que vient se nicher et se développer le doute pour Castel, cette promesse d’absolu devient une quête sans fin et sans limite, inaccessible, inextinguible…. et cet amour devient obsessionnel, néfaste. C’est son incapacité à aimer Maria telle qu’elle est, à accepter ce qu’elle lui offre et à en cerner les limites, qui tue leur amour inexorablement et inéluctablement. C’est en ce sens que Le tunnel relève de la pure tragédie antique. Alors que de l’amour doivent surgir la beauté et le bonheur, ce n’est que la mort qui attend Maria, alors même qu’elle était probablement la seule âme au monde à pouvoir comprendre Castel et à toucher du doigt sa profonde détresse et son immense solitude affective.

jeudi 11 juin 2020

Histoire culinaire : Traité du pois chiche, de Robert Bistofli et Farouk Mardam Bey


Voilà un titre qui ne laisse pas indifférent et qui a sans doute contribué au succès de ce livre depuis sa parution initiale en 1998. Épuisé à la vente pour le plus grand désespoir des gastronomes en mal d’érudition, les éditions Actes Sud ont eu l’obligeance d’en proposer une nouvelle édition dans la collection Sindbad (très exactement dans la sous-collection L’Orient gourmand). Il ne faut évidemment pas prendre trop au sérieux le titre choisi par Farouk Adam Bey et Robert Bistolfi, ce Traité du pois chiche n’est ni une thèse ni un pensum, mais un livre de cuisine, certes un peu savant, mais néanmoins gourmand. D’aucuns feront sans doute remarquer qu’écrire un livre entier sur une légumineuse aussi insignifiante que cette chère tête de bélier est une idée curieuse, voire un poil rébarbative. Le pois chiche se réduisant pour beaucoup au houmous et à un ingrédient mineur du couscous. Que ceux-là retournent dans leur cuisine high tech à îlot central ouvrir des barquettes signées Picard et restons entre gens de bonne compagnie à déguster les nombreuses recettes qui émaillent ce merveilleux livre.



“Un petit pois qui nourrit l’ambition d’être un haricot et qui, heureusement, y parvient” 
 (Théophile Gautier)


En France, la consommation et la production de pois chiches sont insignifiantes, mais cela n’a pas toujours été le cas comme nous le rappellent les auteurs, notamment dans les régions proches du pourtour méditerranéen. La plus ancienne souche de cette légumineuse a même été retrouvée dans une grotte du Languedoc, plus ancienne même que les graines découvertes au Levant, en Grèce ou en Turquie, régions dont on pense que le pois-chiche est originaire. Aujourd’hui, consommation et production se concentrent du côté de l’Inde, du Proche Orient et des pays bordant le Sud de la Méditerranée. C’est l’arrivée du haricot, venu des Amériques, qui aurait fait chuter considérablement la consommation du pois chiche en Europe occidentale, alors que cette légumineuse fut très populaire durant l’Antiquité et le Moyen Age. Cette popularité est d’ailleurs à prendre au pied de la lettre car le pois chiche, consommé en pois ou sous forme de farine, a longtemps été un aliment associé à la pauvreté et à un certain dénuement. Alors qu’aujourd’hui se procurer un kilo de farine de pois chiche de bonne qualité relève du parcours du combattant et vous coûtera quatre fois plus cher qu’un kilo de farine de froment (un peu comme l’épeautre), elle fut durant des siècles, voire des millénaires, un ingrédient de base de la cuisine populaire et très souvent consommée sous forme de galettes. On se régale ainsi à Nice de la fameuse socca, galette composée de farine de pois chiche, d’eau, d’huile d’olive et de sel, cuite au feu de bois, mais que l’on retrouve sous d’autres déclinaisons de Marseille (la panisse) à Gênes, en passant par Toulon (la fameuse cade vendue sur les marchés). Ce qui explique le succès de cette légumineuse tout autour de la Méditerranée fut la conjonction d’un terrain et d’un climat parfaitement adaptés à la culture du pois chiche, qui ne craint pas tant le froid (pas trop rigoureux tout de même) que les terrains trop humides et mal drainés, ainsi que ses qualités de conservation surtout sous sa forme sèche (la farine se conservant moins longtemps). Aujourd’hui toujours très populaire en Inde et au Proche Orient, le pois chiche semble susciter un regain d’intérêt en Occident, certains pays inattendus se lancent même dans sa culture (Canada), et il retrouve le chemin des grandes tables. 

Au-delà des considérations historiques et des petites anecdotes qui émaillent ce livre, se dessinent en creux les contours d’une culture commune, qui géographiquement correspond ni plus ni moins au bassin méditerranéen. Mare nostrum comme la nommaient les Romains de l’Antiquité est un creuset qui au fil des millénaires, à force d’échanges commerciaux et culturels, de migrations diverses et variées, de cohabitations entre différentes communautés ethniques et religieuses, nous rassemble bien plus qu’il nous éloigne. Certes, l’olivier est aujourd’hui encore le symbole le plus évident de ce qui relie les hommes de cette région du monde, qui mieux que cet arbre si précieux peut dessiner les contours du monde méditerranéen ? Mais cet essai sur le pois chiche prouve que cette petite légumineuse peut sans peine lui disputer un peu la vedette car depuis des siècles elle nourrit sous ses diverses formes, et avec un bonheur et une gourmandise dont témoignent les très nombreuses recettes de ce livre, les hommes de tous les horizons. Que vous l'aimiez en apéritif, sous forme de soupe ou de ragoût, en galette ou en salade et même en dessert, le pois chiche plonge ses racines au plus profond de notre histoire commune, il est voyageur et se prête à une multitude d’accompagnements et d’assaisonnements, il en appelle à une certaine simplicité, mais peut sublimer également les préparations les plus raffinées. 

A la fois érudit et savant, amusant et gourmand, le Traité du pois chiche est un livre d’une rare évidence, qui met en joie autant qu’il étonne, qui régale les papilles autant qu’il nourrit notre imagination et nous fait voyager à travers le temps et l’espace. On le feuillette toujours avec plaisir, on y revient sans cesse y piocher une idée ou une recette, on se régale de sa verve autant que des saveurs subtiles et épicées qu’il évoque car dans ses pages c’est tout un monde d’une richesse inouïe qu’il renferme.

mardi 2 juin 2020

Amours anciens : La vieille sirène, de Jose Luis Sampedro

Faut-il toujours persévérer dans la lecture d’un roman qui nous déplait ? Le choix d’un livre en librairie a déjà quelque chose d’assez fascinant, il est rare que j’achète sans avoir lu quelques pages au hasard afin d’apprécier le style et la narration de l’auteur, sauf s’il s’agit d’un écrivain que je connais bien et sur lequel je n’ai aucun doute. Un peu expéditif comme méthode diront certains, mais pas plus que de choisir un livre à partir de sa couverture. En réalité il s’agit d’un tout, le titre (ce qu’il évoque surtout), le résumé de quatrième de couverture, l’illustration et même la mise en page et la maquette participent au choix d’un livre, ce petit test n’étant qu’un indice supplémentaire mais en aucun cas un gage de satisfaction une fois la lecture commencée. Il m’est souvent arrivé d’adorer les premières pages d’un livre, puis de voir mon intérêt décliner au fil de ma lecture, l’inverse est également vrai, mais quoi qu’il en soit on en revient encore et toujours à la question suivante : dois-je continuer ma lecture ? A partir de quel moment faut-il jeter l’éponge ? 

Rares sont les livres que j’ai lâchement abandonnés en cours de route, sans doute se comptent-ils sur les doigts des deux mains, car j’ai toujours une certaine réticence à ne pas terminer un roman, ne serait-ce que par respect pour le travail accompli par l’auteur. Mais rassurez-vous, il ne s’agit pas d’analyser profondément les raisons psychologiques et culturelles qui suscitent cette forme de culpabilité chez le lecteur et, au cas ou vous auriez encore des doutes, n’oubliez pas que parmi les dix droits imprescriptibles du lecteur cités par Daniel Pennac, il y a celui de ne pas finir un livre. 

Tout cela pour vous dire que je m'apprête à vous parler d’un livre dont la lecture a été quelque peu chaotique puisque j’ai entamé ce roman avec un grand enthousiasme, avant de lâchement l’abandonner au milieu du gué, puis de le reprendre, avant de l’abandonner à nouveau et au final le terminer d’une traite. Entre temps, six mois se sont écoulés. C’est long me direz-vous. Oui, mais malgré ce cheminement de lecture pour le moins sinueux, voire même carrément tourmenté, j’aime ce roman et sa lecture m’a procuré une grande satisfaction. Etrange n’est-ce pas, voire même parfaitement incohérent pour nombre de lecteurs tentés de me taxer de masochisme. Oui mais non, car la lecture en réalité n’est pas un simple divertissement et la récompense est parfois à chercher ailleurs, elle n’est pas toujours immédiate et réside en partie dans la satisfaction d’avoir su quitter sa zone de confort et d’avoir gravi un sommet que l’on croyait inaccessible. Alors vous voilà désormais prévenus, ce livre n’est pas un page-turner qui se dévore le temps d’un trajet Paris-Marseille en TGV, c’est un roman qu’il faut doucement apprivoiser et auquel il faut accorder une certaine attention du fait de sa densité historique, culturelle et littéraire. 

La vieille sirène est donc un roman historique qui se déroule au IIIème siècle de notre ère, alors que l’empire romain se trouve dans une grave crise politique. Contestée en Orient par l’empire sassanide, la puissance romaine vacille à la suite de la défaite et de la capture de l’empereur Valérien face aux troupes de Shapur 1er. En Occident, son fils et successeur, Gallien, doit faire face à de nombreuses guerres civiles, fomentées par des généraux avides de pouvoir. Les frontières de l’empire sont ainsi fragilisées au nord, laissant de l’espace aux raids des tribus germaniques. Sentant l’Orient échapper à son contrôle, Gallien s’allie avec Odenat, prince de Palmyre et époux de la reine Zénobie. Face à une situation aussi trouble, la position de l’Egypte apparaît stratégique. Non seulement parce qu’elle abrite la seconde cité la plus importante du bassin méditerranéen, mais aussi parce qu’elle demeure l’un des principaux greniers à blé de l’empire. Ahram de navigateur est l’un des plus importants marchands d’Alexandrie, si ce n’est le plus important, et sa flotte commerciale règne sur la Méditerranée. Alors qu’il séjourne dans sa grande villa du delta, Ahram assiste à une étonnante scène. L’une de ses esclaves nouvellement acquises, la superbe Irenia à la chevelure somptueuse, s’interpose entre son petit fils et un chien devenu incontrôlable. Sans que l’on comprenne comment, Irenia réussit à calmer l’animal et s’attire ainsi les faveurs d’Ahram, subjugué par la beauté et par la personnalité de cette esclave. Rapidement le maître s’entiche d’Irenia et en fait son hétaïre (à mi-chemin entre la courtisane et la concubine). A mesure que tous deux se rapprochent, Irenia lui livre son histoire étonnante et mystérieuse dont on peine à déterminer si elle n’est que pur fantasme ou une réalité tangible. Recueillie enfant sur une plage, vierge de tout souvenir, Irenia a connu l’esclavage dans les bordels de Byzance, la captivité dans les bras d’un puissant pirate, et même une courte vie de femme de pêcheur. Mais son attrait pour la mer et son étonnante agilité dans l’élément marin ne cessent d’étonner Arham, Irenia serait-elle une sirène devenue femme ? 

Avant que les spécialistes de la mythologie grecque ne s’offusquent, précisons ici que l’auteur avait, au moment d’écrire son roman, parfaitement conscience que pour les Grecs anciens les sirènes n’étaient en aucun cas des créatures marines mi-femmes mi-poissons, mais Jose Luis Sampedro justifie ce choix en fin de roman, dans une petite notule explicative où il évoque ses sources et ses choix historiques. En dehors de ces quelques libertés, le romans se démarque par un souci de véracité historique et de précision tout à fait remarquable et son intrigue s’imbrique avec beaucoup de fluidité dans la chronologie événementielle de ce IIIème siècle après J.C. Cette période étant plutôt oubliée par la littérature, le cinéma ou même les séries, le roman de Sampedro s’avère particulièrement rafraîchissant. Évidemment, les lecteurs qui possèdent quelques notions d’histoire ancienne seront mieux à même d’apprécier toute la richesse du roman et les pettis détails savoureux qui émaillent le récit, mais l’histoire se suffit également à elle-même, nul besoin d’être un spécialiste du Bas-Empire pour en profiter.  S’il est un roman historique rigoureux, La vieille sirène est aussi une belle histoire d’amour, qui sort quelque peu des sentiers battus, mais souffle comme un vent de tolérance et d’infinie compréhension. Cette liberté de ton et de pensée est assurément l’une des grandes forces de cette très belle histoire, riche d’une sensualité exacerbée mais jamais ostentatoire. A la fois charnel et poétique, le roman de Jose Luis Sampedro nous transporte avec brio dans l’Antiquité à travers les yeux amoureux d’Irenia, nous faisant toucher du doigt toute l’altérité d’une époque si éloignée et si différente. 

Alors diront certains, pourquoi ces réserves émises en préambule ? Eh bien tout simplement parce que si l’écriture de Jose Luis Sampedro est au-dessus de tout reproche, la narration est en revanche bien moins enthousiasmante. Certains chapitres sont racontés de manière classiques, d’un point de vue externe, d’autres au contraire nous mettent dans la peau, alternativement, d’Irenia ou d’Ahram. Ce choix de narration, à mon sens, ne fonctionne pas très bien et donne lieu assez régulièrement à des monologues un peu longs et narrativement discutables. Il n’est pas dit que tout le monde partage ce point de vue et peut-être que d’autres y trouveront leur compte. Cela n’enlève évidemment rien aux autres qualités de ce roman, qui, sur le fond, est l’un des plus riches qu’il m’ait été donné de lire sur cette période historique. C’est à la fois beau et profond… et le dernier quart du roman est tout simplement bouleversant.