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jeudi 16 janvier 2020

Littérature romantique : Une femme simple et honnête, de Robert Goolrick

Paru en 2009, Une femme simple et honnête est le premier roman de Robert Goolrick, écrivain américain originaire de Virginie, désormais bien implanté dans le paysage littéraire français. Si j’ai un conseil à vous donner au sujet de ce livre, c’est de ne pas porter trop d’attention au résumé de quatrième de couverture, non pas qu’il soit malhonnête ou mensonger, mais il ne recouvre qu’une très mince partie des enjeux de ce roman et n’en donne qu’une vision très parcellaire… sans doute par peur de trop en dévoiler. 


L’histoire se déroule à la fin du XIXème siècle, dans la région du Wisconsin. Ralph Truitt, riche magnat local, âgé d’une cinquantaine d’années, décide de mettre fin à son célibat forcé en passant une annonce dans un journal de Chicago. L’homme, désabusé par un passé amoureux difficile, ne cherche pas exactement l’amour, mais la compagnie d’une femme “simple et honnête”, qui acceptera de devenir son épouse et sera disposée à prendre soin de lui lorsque ses vieux jours seront arrivés. En échange, il lui apportera tout le confort matériel et la sécurité financière que son immense fortune lui confèrent. Aussi la choisit-il, jeune certes, mais sans grâce excessive, de peur que l’attrait d’une femme plus belle ne ravive les vieux démons d’une sensualité profondément réprimée. Une époque de débauche et de violence dont il préfèrerait ne plus jamais se souvenir. Aussi est-il surpris lorsque Catherine Land dépose sur le quai de la gare ses maigres effets personnels, car la jeune femme ne ressemble en aucune manière à la photographie qu’elle lui avait envoyée dans une de ses lettres. Certes, sa mise est simple, voire austère, et sa petite valise ne semble presque rien contenir, mais celle qui lui fait face est d’une beauté à couper le souffle. Sa petite robe de laine grise ne peut cacher sa taille gracile et laisse deviner des formes d’une grande sensualité. La finesse de ses traits, rehaussés par l’intensité de son regard, l’élégance de son port de tête et le raffinement de ses gestes cadrent mal avec la silhouette un peu lourde et les traits sans charme de la femme de la photographie, qu’il avait eu tout le loisir de contempler au cours des jours précédents. Aussi Ralph Truitt est-il contrarié et le sentiment d’avoir été trahi et manipulé le taraude profondément, au point de lui faire perdre le contrôle de son attelage sur le chemin du retour à la maison. Cette femme assise à ses côtés lui a menti, cette femme à la beauté époustouflante l’agace autant qu’elle l’attire. Rendus nerveux par la colère de leur maître, les chevaux s’emballent à la suite d’un petit incident avec un cerf qui n’en demandait pas tant. L’attelage sort de la route et termine à quelques mètres de la rivière gelée. Ralph Truitt a chuté et reçu un profonde blessure à la tête, l’un des chevaux s’est cassé une patte, il faudra l’abattre. Catherine réussit néanmoins à calmer les bêtes et à ramener Ralph dans sa demeure, où attendent avec impatience sa gouvernante et son mari. Avec leur aide, Catherine parvient à soigner Ralph, à recoudre sa plaie, à le veiller durant des nuits entière, alors que la fièvre le fait délirer et que les spasmes agitent son corps de soubresauts. Les soins qu’elle lui apporte le sauvent de l’infection et de la mort… et Ralph n’est pas un homme aigri ni ingrat. Il décide donc de l’épouser, mais quel mariage peut-il commencer par un mensonge, comment deux être rongés par de lourds secrets peuvent-ils construire une relation saine et équilibrée et, surtout, pour quelles raisons semblent-ils fuir l’amour et se retrancher derrière une froideur de façade ?


Mensonges et secrets sont donc au coeur d’une intrigue que le lecteur aura sans doute rapidement devinée, mais qu’il serait pour autant dommage d’évacuer trop rapidement. Il est évident que le thème de la manipulation et de la veuve noire ont été exploités à l’envi en matière de littérature et que toutes leurs variations sonneront de manière familière au lecteur. Mais l’auteur a suffisamment d’intelligence pour le savoir et pour connaître les limites de l’exercice de l’hommage. Certes, le roman rappelle par certains aspects les grands auteurs romantiques du XIXème siècle et le rapprochement avec l’oeuvre des soeurs Brontë n’est en rien usurpé, mais le style (admirablement retranscrit par la traduction) se veut évidemment plus moderne et le sentimentalisme exacerbé est ici quelque peu contenu. Ce qui n’empêche en rien ce roman de déployer à travers le récit passé des personnages, une très grande sensibilité. Le désir est également au coeur de ce roman à la sensualité puissante et imagée, sans pour autant sombrer dans le graveleux ou l’érotisme débridé. Le désir est ici ausculté à travers le prisme du passé, pour mieux éclairer le présent. Nous sommes certes bien plus que la somme de nos désirs et de nos souvenirs, mais l’auteur s’attache à expliquer les réactions de ses personnages à travers leur histoire, en évoquant les traumatismes de leur enfance, le poids de leur éducation ou des valeurs morales et religieuses. D’une certaine manière le personnage de Catherine fait parfaitement écho à celui de Ralph. Tous deux sont en souffrance, tous deux sont hantés par leur passé, tous deux répriment leurs émotions, terrifiés à l’idée de laisser parler leur désir et leurs sentiments. Et pourtant ces deux êtres qui se cherchent finissent par se trouver et par laisser leur sensualité s’exprimer et parler le langage du corps, celui qui se passe de mots et exprime une pure vérité. Cet amour qui naît n’a rien d’une bluette gnan gnan, sa puissance renverse tout sur son passage, il est pétri d’humanité, il ouvre les coeurs et soigne les maux du passé, il fait oublier les mensonges et les demi-vérités, il n’est que pardon. Nous ne sommes pas monolithiques semble nous dire à juste titre Robert Goolrick, chaque être humain doit composer avec son héritage, ses démons intérieurs, ses angoisses, mais aussi avec ses désirs et ses aspirations. Le mal n’est pas inscrit dans nos gênes et, sans pour autant faire abstraction de notre passé, il est possible de pardonner et de se pardonner. Une évidence ? Peut-être, mais si c’était réellement le cas, le monde tournerait sans doute bien mieux. 


Une femme simple et honnête, n’est pas un roman parfait, certes, mais porté par deux personnages puissants et émouvants, il est traversé par un profond humanisme et une grande sincérité. Ses qualités d’écriture sont par ailleurs évidentes, servies par une traduction impeccable et élégante. A défaut d’atteindre la perfection supposée du modèle revendiqué, cela suffit à faire de ce roman une lecture plus que recommandable.

samedi 11 janvier 2020

Aussi loin que possible, d'Éric Pessan

Quand on est professeure-documentaliste, pour recommander des livres à nos chers élèves et qu'ils nous les empruntent à la fin, pas de mystère : ils faut les avoir lus avant. J'ai bien tenté le coup avec les quatrièmes de couverture et les résumés de Babelio (merci à la communauté des lecteurs en passant...), ils le savent, ils le sentent, je n'ai pas lu le bouquin... et il me reste sur les bras.
Donc, je me suis mise à la littérature jeunesse, moi qui aime depuis toujours les documentaires d'histoire en mode pavé, les romans historiques de haute tenue (et Jaworski qui ne sort toujours pas son dernier tome des Rois du monde...) ou encore la science-fiction casse-tête (à qui la faute, hein ?). Bref, il faut savoir se sacrifier pour son métier.

Mais en fait, la littérature de jeunesse est pleine de magnifiques livres, quand les auteurs prennent leur public et leur art au sérieux !
C'est le cas d'Éric Pessan.
J'ai commencé par un OVNI difficile à classer dans une catégorie. Aussi loin que possible raconte l'histoire de deux collégiens qui, un matin, trainent les pieds pour entrer au collège, se lancent un défi du genre "le premier qui arrive à la grille", et puis passent devant sans s'arrêter, et puis continuent, continuent...
Dans le road movie qui s'ensuit, toujours à petite foulée, sans faiblir, on découvre leur vie à tous les deux, un peu merdique, il faut bien le dire, leur rage de vivre, leurs désirs irréalistes de bonheur simple.
C'est un récit à la fois très simple et très complexe, une belle écriture qui nous emporte loin, aussi loin que possible.


Et Éric Pessan peut nous emmener très, très loin, car dans un autre roman, Dans la forêt de Hokkaïdo, il nous fait partager les rêves ou plutôt les cauchemars d'une adolescente qui rêve qu'elle est un petit enfant japonais perdu dans la forêt de Hokkaïdo, et qui se rend compte que ce petit garçon existe, et que ses cauchemars à elle sont sa réalité à lui. Entre thriller et fantastique, voilà un roman qui nous tient en haleine et fait monter l'angoisse, tout en finesse et avec une économie de moyens remarquable.



Le seul problème de ces petits bijoux, c'est justement qu'ils sont petits, tout courts, et qu'on n'en a jamais assez. Mais si vous n'avez pas peur de la frustration, alors n'hésitez pas, lisez et faites lire !



jeudi 9 janvier 2020

Album poétique : Soie, d'Alessandro Baricco

Je connaissais déjà le beau roman d’Alessandro Baricco paru en 1997, mais c’est un peu par hasard que j’ai découvert cette version illustrée par Rebecca Dautremer en flânant chez mon libraire habituel. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’association de ces deux talents est tout simplement remarquable et donne naissance à une œuvre autre, encore plus belle, touchante et poétique. Une merveille, tout simplement.



Pour ceux, mais en existe-t-il encore, qui ignoreraient tout de ce très court roman d’Alessandro Baricco, son troisième très exactement, sachez qu’il existe une version poche au tarif imbattable disponible dans toutes les bonnes crèmeries, mais la version illustrée mérite amplement que vous cassiez votre tirelire pour en faire l’acquisition car c’est un livre-objet absolument splendide, que vous prendrez plaisir à manipuler et à feuilleter et davantage encore à prêter à vos proches. Sachez par ailleurs, qu’une fois terminé ce livre ne se range pas dans votre bibliothèque comme un vulgaire livre de poche, car ainsi relégué il serait condamné à ne dévoiler que son modeste dos. Non, ce livre est invité à être exposé, à trôner sur un joli petit chevalet (ou un lutrin, je ne suis pas sectaire), afin que chaque jour ses ravissantes illustrations flattent votre rétine.  Bon d’accord, je fais légèrement dans l’emphase, mais vous aurez compris que je suis tombé amoureux de l’objet autant que de la merveilleuse histoire qu’il contient. J’en vois déjà qui s’agitent sur leur chaise et tentent de me glisser subrepticement que Soie n’a rien d’une histoire merveilleuse, qu’il s’agit d’un roman, certes d’une grande délicatesse et d’une grande élégance, mais profondément triste et mélancolique. Oui, c’est vrai, mais je maintiens le terme qui à mon sens définit le mieux ce roman. Merveilleux sur le plan de l’écriture, incroyablement maîtrisée et si bien travaillée qu’elle confine à l’épure, c’est fluide, chaque mot est admirablement choisi et sonne parfaitement juste. C’est simple, il n’y a absolument rien à retrancher ni à ajouter. Merveilleux sur le plan de la narration, qui s’inspire d’une certaine manière des contes et des histoires de notre enfance, mais avec un ton résolument adulte, c’est très bien fait et la répétition à quelque chose d’hypnotique et de rassurant ; Alessandro Baricco y intègre juste quelques petites variations qui font évidemment toute la différence et la subtilité du procédé. Merveilleux sur le fond, car si l’histoire est finalement triste et traversée par un spleen infini, la manière dont elle est racontée, tout en douceur et en implicite, en font un très beau moment de lecture car ce qui est triste est parfois aussi très beau. 



Vous aurez sans doute remarqué que, contrairement à mon habitude, je ne vous ai guère dévoilé les éléments du récit. J’avoue qu’il s’agit moins de ménager le suspens que de préserver une histoire qui, étant donnée la brièveté du roman, ne doit être que très délicatement dévoilée. Mais levons tout de même quelque mystère. Soie se déroule dans la seconde moitié du XIXème siècle et raconte l’histoire d’un certain Hervé Joncour, éleveur français de vers à soie, qui, en raison d’une maladie qui ravage les élevages européens, doit se rendre à plusieurs reprises au Japon pour ramener des larves destinées aux filatures de son village. Ces voyages feront sa fortune aussi bien que son malheur. Soie est évidemment une histoire d’amour contrariée, rien de nouveau sous le soleil, mais sa réussite réside moins sur le fond que sur la forme. Est-ce une faiblesse ? A mon sens non tant la manière de le faire est en parfaite adéquation avec le récit  mais c’est parfois ce qui a été reproché au roman d’Alessandro Baricco.  



Quelques mots enfin sur les magnifiques illustrations de Rebecca Dautremer, qui ajoutent une dimension contemplative au récit, de manière fort circonstanciée et poétique. Son travail, très photographique dans le choix des cadrages et des compositions, mais également très inspiré dans les tons employés par la peinture japonaise, colle parfaitement à l’histoire et à l’ambiance du roman. L’alchimie est tout simplement parfaite. L’alliance des deux est une merveille que je vous invite à découvrir, avec l’innocence et la naïveté des premières fois si jamais vous connaissez déjà le roman d’Alessandro Baricco.

dimanche 5 janvier 2020

Leçon de vie : Wisconsin de Mary Ellis

Originaire du Minnesota, Mary Ellis est bien connue des lecteurs nord-américains, en raison de ses nombreuses nouvelles publiées dans la presse américaine (tradition bien ancrée aux Etats-Unis et toujours vivace), mais ne se fit connaître du public francophone qu’à partir de la publication de Wisconsin, qui lui valut un succès fulgurant en 2007.

Chronique familiale sur fond de guerre du Vietnam, Wisconsin est aussi un roman de terroir, celui de cette région sauvage bordée par le Michigan à l’Est, le Minnesota à l’Ouest et les grands lacs au nord. Sa littérature se rapproche, toutes proportions gardées, de cette mouvance très américaine appelée, faute de mieux, “nature writing”. Mais point de considérations philosophico-politiques dans Wisconsin, qui se rapproche davantage des romans de Jim Harrison (écrivain voisin sur le plan géographique) que des essais d’Henri David  Thoreau. 

Récit polyphonique se déroulant sur trois époques différentes, Wisconsin raconte l’histoire conjointe de deux familles. Les Lucas, issus d’immigrants allemands venus s’installer tardivement dans le nord de l’état, et les Morisseaux, dont le mari Ernie est d’origine indienne par ses parents. Les deux familles vivent dans des fermes voisines, mais n’ont que peu en commun. Ce sont les enfants des Lucas, Bill et Jimmie, qui finiront par briser la glace et par tisser des relations étroites avec les Morisseaux. Il faut dire qu’Ernie et son épouse, Rosemary, n’ont jamais eu d’enfants et que les deux garçons souffrent du comportement autoritaire de leur père, alcoolique notoire, qui n’a jamais réussi à faire décoller son exploitation agricole. Emporté, violent, menteur et veule, John Lucas maltraite sa femme et ses garçons, se glorifie d’un passé d’ancien combattant purement imaginaire et méprise ses voisins au-delà du raisonnable. Tous ceux qui font d’ailleurs preuve de plus de réussite, de courage ou d’intelligence provoquent son ire, un courroux que John ne sait exprimer que par des insultes et des coups, surtout envers les plus faibles. Claire sa femme, autrefois jolie jeune-femme enjouée et dynamique, bien plus éduquée et instruite que son mari, a vu son éclat se ternir sous les violences de son époux, sa beauté s’est fanée, son corps s’est émacié et ses mains sont devenues sèches et calleuses. Malgré l’amour qu’elle porte à ses enfants, Claire se montre distante et parfois absente, elle se replie au fond de son être, puisant sa force dans une certaine forme de déni. Quelques arpents de terre plus loin, la ferme des Morisseaux semble être un havre de paix. Sans pour autant être aisés, Ernie et Rosemary, travaillent avec ardeur et intelligence pour exploiter une terre hélas ingrate sous un climat souvent rude. Leur amour solide rassure les deux garçons, qui trouvent auprès du couple un foyer de substitution, au grand dam de John Lucas, qui vit comme un affront l’intérêt que les Morisseaux portent à ses enfants. Jimmie l'aîné, part souvent chasser avec Ernie dans les forêts et les marécages qui bordent leur propriété, il fait preuve d’un talent certain à la carabine et montre tout autant d’enthousiasme à pêcher. Bill, bien plus jeune, se réfugie souvent dans la cuisine de Rosemary. Désormais plus grand et plus fort que son père, Jimmie n’a plus grand chose à craindre de ses coups, mais en grandissant, l’ado rebelle devient lui aussi plus dur et finit par s’enrôler pour partir au Vietnam, sans doute pour échapper à l’atmosphère familiale délétère. Hélas, il y laissera la vie, soufflé par un jet brûlant de napalm destiné pourtant à l'ennemi. Bill et sa mère se retrouvent désormais seuls face à John, Jimmie ne pourra plus jamais prendre soin d’eux et les protéger. Mais pour Bill, son frère n’a pas complètement disparu, son esprit rôde dans la forêt où il aimait chasser, son image hante encore ses rêves de manière tellement prégnante et la nuit venue, alors que la faible lumière du réverbère de la cour peine à déchirer l’obscurité, il lui semble entendre sa voix l’appeler depuis les ténèbres. 

    Roman délicat par la fine description de ses personnages et par son écriture d’une grande sobriété, Wisconsin se révèle sur le fond moins aisé à appréhender en raison de sa brutalité et de sa violence psychologique. Loin de toute forme de misérabilisme, le récit, bien au-delà de se dureté, relève d’une certaine manière de la leçon de philosophie. Sans jamais  se complaire dans le déterminisme social, il en mesure les effets, décrivant sa mécanique implacable, notamment la propension des êtres humains à reproduire les erreurs et les schémas familiaux… pour mieux s’en extraire par la suite. Wisconsin est une leçon de vie à lui tout seul, il nous enseigne que l’on peut puiser une certaine force dans la douleur, mais qu’il est bien difficile de surmonter ses difficultés sans l’aide des autres. Aussi antipathique soit-il, John Lucas ne fait que reproduire le schéma paternel auquel il a été confronté durant son enfance, le seul qu’il ait connu et qui soit pour lui un repère. Sa capacité à enfiler des oeillères ne le distingue ni plus ni moins du commun des mortels et sa veulerie ne fait que masquer son propre désespoir face à l’échec patent de sa vie. Mais la plus grande erreur de John Lucas c’est de ne pas avoir eu le courage d’accepter l’aide des autres. Ainsi, ce roman, sombre par bien des aspects, est une leçon de vie à la fois douce et amère, qui transpire d’une humanité sincère et qui, sans jamais se montrer moralisateur ou impudique, trace un chemin qui se conclut par une note lumineuse. Voilà un roman profondément humain et empathique, d’une sobriété exemplaire et d’une profondeur rarement atteinte.