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mercredi 5 septembre 2018

Un peu d'histoire : La balade nationale, d'Étienne Davodeau et Sylvain Venayre

Bande dessinée et histoire : je résiste difficilement au mélange, sauf quand le graphisme me rebute trop, et encore. Ce n'est pas le cas ici, j'aime beaucoup Étienne Davodeau, dont j'ai dévoré une partie de la production : Les ignorants, Les mauvaises gens, Lulu femme nue, Un homme est mort (vu aussi en dessin animé, merci ARTE), et Rural! pour ne citer que ceux que j'ai lu. Bref, pas une fan, mais presque.
Et puis les souvenirs toujours heureux de l'Histoire de France en bande dessinée, dans laquelle j'ai appris mon roman national, m'ont amené à retenter l'aventure, au moins au premier tome, mais avec un peu d'appréhension, car il faut bien le dire, j'ai dépassé le stade du roman national depuis un petit bout de temps, j'aime des histoires, de l'Histoire un peu plus consistante...

Mais quel premier tome bizarre. Nous voilà sur une plage avec cinq drôles de touristes : deux femmes dont une en armure et l'autre en longue robe noire et austère, un amuseur grand siècle, un général plus que basané et un grand savant en habit 19e siècle. Ils transportent un cercueil  dans une camionnette et débutent ensemble un périple dont ils ne savent pas eux-mêmes où il va les mener.
Vous ne les avez pas reconnu ces cinq-là ? Pas de souci, ils se présentent rapidement : Jeanne d'Arc, Molière, Alexandre Dumas (le général), Jules Michelet, Marie Curie, et dans son cercueil le seul de l'équipée qui n'a rien demandé, mais qui sait très bien ronchonner, Philippe Pétain.
Le but de cette improbable épopée ? Il y en a plusieurs. D'abord chercher les origines de la France, ses contours mouvants, sa définition en somme. Il faudra rien moins qu'un tour (ou presque) de France pour cela. Ensuite trouver un endroit pour enterrer à nouveau Pétain, symbole d'une histoire de France compliquée et jamais d'une seule teinte. On commencera à Carnac, et puis on finira au Puy de dôme, en croisant en route Ziad, réfugié syrien ; le soldat inconnu ; Kévin, informaticien et passionné de la ligne Maginot, et pour un  peu on aurait même rencontré Vercingétorix.
Et là, sans presque nous en rendre compte, on rentre dans les débats actuels, l'identité française, les images qui on façonné notre vision de l'Histoire, la place des femmes, des outremers... La balade est joyeuse, pleine de l'humour potache de Molière, bien secondé par Dumas, et taquiné par Jeanne et Marie, avec les explications de Jules,  et ne donne rien tant qu'envie de partir dans les pas de ces exceptionnels compagnons, pour nous aussi découvrir cette histoire qui, même si son commencement est plutôt flou, est passionnante de bout en bout : des mégalithes de Carnac à aujourd'hui.

Pas de panique : il reste 18 autres tomes pour l'explorer, dont le second est déjà sorti, mettant en scène Jean-Louis Brunaux et le dessinateur Nicoby. On y rencontre le plastronnant Jules César, et celui qu'il a copié sans vergogne, Poséidonios. Mais nos guides seront surtout Diviciac et Cicéron, deux remarquables personnalités de leur temps. Mais tout ça, à vous de le découvrir dans L'enquête gauloise !

1 commentaire:

Emmanuel a dit…

Intéressant, je vais essayer de mettre la main dessus pour me faire une idée.